Merci Mila… pour ta lucidité et ta force !

AFFAIRE MILA : NOTRE SOUTIEN
Ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Mila » a mis en lumière, s’il en était besoin, une
fracture sociale fondamentale au cœur et au sommet de notre pays

o entre ceux qui s’indignent lorsqu’on prétend museler le rire et interdire le blasphème,
et ceux qui considèrent que « non, mais quand même »

o entre ceux qui revendiquent une totale liberté de conscience, inscrite sans ambiguïté
dans le droit français, et ceux qui disent : « insulter une religion, c’est porter atteinte
à la liberté de conscience, c’est grave »

o entre ceux qui comprennent qu’une telle parole est porteuse d’un message de haine
et de meurtre, et ceux qui la considèrent comme une simple « maladresse ».

Un agent du service public n’est pas autorisé, en France, dans l’exercice de ses fonctions, à
porter un jugement, positif ou négatif, sur quelque croyance que ce soit.

On reproche à Mila d’avoir insulté une religion, l’islam.

Cette jeune fille de seize ans estelle un agent du service public ?

On lui reproche d’avoir employé des termes vulgaires.

L’usage de gros mots estil devenu un délit ?

Mila a subi de nombreuses menaces de mort.

Vivonsnous dans une démocratie ou dans une théocratie ?

A ceux qui voudraient que notre société soit gouvernée par « la loi de Dieu », comme elle le
fut au temps de l’Inquisition, nous tenons à rappeler qu’on a le droit, en France, de critiquer
une religion, de quelque manière que ce soit, car si on a un devoir de respect envers les
individus, on a un droit absolu d’irrespect envers les idées.

A ceux qui prétendent que Mila a « porté atteinte à la liberté de conscience », nous tenons à
dire que si notre société est obligée de mettre sous protection policière un citoyen à plus
forte raison une jeune fille de seize ans et sa famille pour la seule raison que c’est un esprit
libre, on peut craindre que le siècle des Lumières ne soit plus qu’un vain souvenir.

A ceux qui, sciemment ou non, ignorent ce qu’est la laïcité dans notre pays, nous tenons à
rappeler cette formule, sur laquelle s’appuyaient les rédacteurs de la loi de séparation des
Eglises et de l’Etat (1905), et qui en résume l’esprit : « La loi protège la foi aussi longtemps que
la foi ne prétend pas dicter sa loi »

Merci Mila… pour ta lucidité et ta force !